Django Reinhardt et la musique clasique

 

L'exemple le plus connu est le fameux enregistrement" swing"

du concerto en ré-mineur de Jean Sébastien Bach (nov 37),

dans lequel Stéphane Grappelli et le violoniste américain

Eddie South en joue l'introduction, puis improvisent librement.

Django fourni un extraordinaire soutien harmonique

(" avec les bas- ses, mon frère ") derrière les deux solistes.

Il fit plusieurs autres expériences dans ce sens :

En 1937 il enregistre son fameux Bolero, (référence directe à celui

de Maurice Ravel) dans lequel le quintet de base, se fond dans

un en- semble composé de deux trombonistes, trois trompettistes,

un flûtiste et trois violonistes (à noter que Serge Lifar avait envisager

de composer une chorégraphie sur ce Bolero).

Par contre sa symphonie" Manoir de mes rêves" (dont Jean Cocteau

devait écrire les paroles des choeurs) ne sera jamais jouée, et la

partition sera perdue. A l'époque le chef d'orchestre Jo Bouillon reculera

devant l'audace des accords et le modernisme de la musique !

 

En 44 il crée Django's music, orchestre de 13 musiciens, avec pupitre

de cuivre, saxes et violons, véritable prolongement du quintet (et des

enregistrements de 1937). Il y révèle sa véritable conception symphonique

de la guitare et de la musique, au travers de thèmes comme Tears, Daphné,

Stockholm et surtout Nymphéas dont le caractère « debussiste » est flagrant.

Il avouait être fasciné avant tout par les harmonies dans la musique. Il

adorait précisément Jean Sébastien Bach (à qui il songera en composant

sa Messe gitane), mais se sentait naturellement beaucoup plus proche de

Claude Debussy et Maurice Ravel dont" les Valses Nobles et Sentimentales"

avait été une de ses plus fortes émotions musicales.

L'édifice de la musique classique lui apparaissait comme une merveille de

précision et il admirait la pureté de ses lignes et la rigueur de ses interprètes.

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