L'Echo
est allé fouiner chez Latcho Drom, cette formation de Jazz à
cordes, originale et unique était à Marcoussis en novembre
et ce fut l'occasion d'un bel échange musical et spirituel. Décidément,
Lartilleux et sa bande de joyeux lurons n'ont pas fini de nous étonner...
(photos prises pendant la balance). |
Latcho
Drom est un
cas à part dans le jazz manouche. Celui qui assiste à un
concert, s'il est venu pour écouter du swing gitan, sera quelque
peu dérouté. Cette tradition, née avec Django est
à multiples facettes et Latcho Drom se sert de ses fondations pour
construire un discours original, avec un orchestre rutilant, rompu aux
improvisations les plus inhabituelles. |
La
volonté de Lartilleux de "casser" la tradition et la routine
du standard est pour lui nécessaire à son évolution
; il faut éclater ces harmonies vers d'autres horizons. Le guitariste, pourtant fatigué et grippé, est rayonnant. "Douce ambiance", le groupe attaque sobrement le thème. On est surpris par le traitement spécial de ce morceau très usité. Le suites d'accords diaboliques de Christophe, rafales de quartes appuyées et mystérieuses. Ne vous y trompez pas, Lartilleux connaît son Django par coeur, il nous a gratifié d'une démo cinglante dans les loges. Revenons sur scène. Le public est aux anges, "Tut i Tchi", valse tsigane chantée par Doudou laisse à Yohan l'occasion de briller avec de superbes glissandi. Yohan est très à l'aise et souriant sur scène et ponctue ses rageuses interventions par des grognements ou des éclat de rires. "Belleville", chorus de Christophe en tapping et belle conclusion avec Yohan, très persuasif. "Manoir de mes rêves ", jeu en harmoniques, traits virtuoses et "bartokiens", le public retient son souffle. Suivront les standards "Softly as in a morning sunrise" et "Troublant boléro" où Christophe chrorusse en harmoniques sur la palette sonore crée par ses amis, ouverte vers l'infini. Une coda très orientale viendra conclure la plus étrange version de ce boléro de Django. "Les yeux noirs", chorus "out" de Lartilleux et délicieux pizzicati de Yohan. Jean-Philippe "Juanito" Watremez viendra faire le boeuf avec ses amis sur un "Minor swing", titre qui nous donne l'occasion d'entendre Watremez et sa belle Favino "stimerisée" sur deux beaux chorus. Concert réussi pour Latcho Drom, ces musiciens sont de sacrés farceurs, toujours le sourire aux lèvres et se lancent sans cesse des défis (musicaux). Doudou m'a expliqué que Christophe adore qu'on lui rentre dedans (musicalement) en lui envoyant une idée, un trait ou un clin d'oeil. Ici, tout le monde est à l'écoute, toute liste étant aléatoire, seul le dialogue persiste. Merci à Christophe et ses potes pour ce très beau concert, le premier de Latcho Drom en ce qui me concerne ; je connais les disques et j'avoue que le "Live 2001" m'avait laissé sceptique, idiot que je suis : j'avais oublié qu'un live, c'est mieux en vrai… Site web de Lartilleux Christophe a son site web (c'est un véritable mordu de technologies nouvelles et de multimédia), il a créé ce site seul et vous y trouverez tout ce que vous voulez savoir sur Latcho Drom Portrait de Lartilleux (Watremez au centre) |